Epidémiologie des morsures de serpents
Epidémiologie des morsures de serpents
Selon les statistiques récentes, il y a chaque année dans le monde environ 5 millions de personnes victimes de morsures de serpents,
dont 125 000 qui en meurent. Le genre Echis comprend les espèces qui tuent le plus d’êtres humains chaque année dans le monde : Echis coloratus, E. occelatus, E. Pyramidum, etc . Cela s’explique par le fait que ce genre possède une très grande aire et que la plupart des gens marchent pieds nus dans ces régions. De plus, ce petit vipéridé possède un venin extrêmement toxique.
En deuxième position, Daboia russelli qui vit en Inde aux Célèbes et qui est responsable de la majorité des 15 000 cas mortels en Inde, faussement attribués aux Cobras !
Ensuite, deux espèces de vipères fer de lance (Bothrops atrox et Bothrops asper) qui sévissent du Mexique au Brésil Puis vient la vipère heurtante ( Bitis arietans) qui colonise toute l’Afrique à partir du sud du Sahara. Deux autres populations distinctes vivent, l’une au Yémen, l’autre dans le sud Ouest du Maroc. Que les vipéridés aient l’apanage de la plus grande partie des morsures fatales s’explique par le fait que ce sont des serpents lents et statiques, alors que les élapidés sont plus rapides et plus prompts à fuir le danger.
Récemment, l’attention des organisations de santé a été attirée sur les séquelles fonctionnelles dont les morsures de vipéridés sont responsables. Ces séquelles affecteraient 200 000 nouvelles personnes chaque année.
En Inde, 150 000 à 200 000 personnes sont victimes de morsures chaque année, dont 15 000 ont une issue fatale, ce qui correspond à une létalité de 10%. Par contre, aux Etats-Unis, malgré les espèces dangereuses présentes dans le sud, la létalité ne dépasse pas 0,2%
Deux types de morsures
La morsure accidentelle qui se produit dans la nature lors d’une rencontre avec un serpent. Dans 90% des cas, ce sont les membres inférieurs qui sont atteints, et dans 40% des cas, il n’y a pas d’injection de venin, celle-ci étant un réflexe volontaire de la part du serpent. La morsure hasardeuse qui se produits lors d’une manipulation volontaire. Dans 90% des cas, ce sont les membres supérieurs, la tête ou le tronc qui sont atteints. Dans la plupart des cas, l’envenimation est plus grave que lors d’une morsure accidentelle.
Les morsures hasardeuses sont apparues dans les pays développés au cours des vingt dernières années. De plus en plus de personnes, zoologistes professionnels et amateurs s’intéressent aux reptiles et conservent des spécimens vivants. C’est pendant l’entretien courant de l’animal (nettoyage de la cage, alimentation, soins, etc...) que survient la morsure. L’injection du venin est pratiquement constante et la quantité inoculée est souvent importante. Si la gravité de l’envenimation est la règle, deux facteurs sont relativement favorables :
L’identité de l’agresseur est certaine et la proximité d’un centre médical est fréquente.
Une morsure hasardeuse est toujours le résultat d’une erreur de manipulation ou d’appréciation. Selon une statistique faite en France, le risque est d’environ 0,25 accidents par année et par personne, c'est-à-dire une morsure tous les 4 ans.
Le risque est identique dans les élevages amateurs et professionnels. Deux facteurs influent sur le risque d’accident :
- l’expérience personnelle de la manipulation qui s’acquièrent en trois à cinq ans,
- la fréquence des manipulations, directement fonction de la raison d’être de l’élevage et de son importance numérique.
En France, on dénombre environ 25 morsures hasardeuses par an, dont plus de la moitié sont suivies d’envenimations sérieuses ; la létalité dépasse 1% des morsures. Il ne faut pas perdre de vue que, même après quelques années de manipulation, le risque n’est pas aboli. C’est souvent ce moment qui est propice aux accidents, l’habitude et les automatismes pouvant provoquer la faute d’inattention